De plus en plus orthophonistes...

Samedi 12 Juin

Alors que nous nous apprêtions  à commencer une journée boulot (1heure à bosser quand même !), nous retrouvons Léandre et Elise, une de ses amies en vacances pour 2 semaines, au cours de la matinée et décidons de passer la journée ensemble. Et pour notre plus grand plaisir, Vitale et Thierry se joignent à nous ! Départ en fin de matinée pour le marché de Ganhi (appelé le « marché yovos »), où tous les produits sont trouvés : coin boucherie, fruits et légumes à gogo et autres aliments (dont les éternelles conserves « gino », animaux en cage (lapins, poules..., chiots !), produits artisanaux.  Les prix sont en effet assez élevés du fait de la fréquentation des yovos, mais nous avons pu repérer différentes choses intéressantes…

Après cette plongée multicolore et multi-odeurs, nous partons pour le CCF (Centre Culturel Français) à pied, et même Vitale accepte de nous accompagner ( !) alors que Thierry part avec sa moto pour nous y attendre. Malheureusement en arrivant, la salle d’exposition est fermée, nous ne voyons que le hall d’entrée et la salle de spectacle. Le CCF, adjacent à l’ambassade de France, est situé sur l’avenue Jean-Paul II, l’une des 2 plus importantes voies de Cotonou et où se retrouvent les différentes ambassades (nous sommes passées devant celles allemande, chinoise (ayant aussi son propre Centre Culturel) et algérienne) ainsi que certains ministères et les bâtiments présidentiels.

Puis nous sommes descendus à la plage Obama’Beach (appelé ainsi depuis la présidence d’Obama, d’ailleurs c’est un personnage très apprécié des Béninois (vous me direz surement que c’est normal), la ville est remplie de lieux portant son nom et il y a même une affiche le représentant comme le prix nobel de la Paix 2009!). L’entrée nous refroidit un peu quand on apprend qu’il faut payer 100 CFA par personne. Ensuite, le repas est cher alors nous nous contentons d’une assiette de mouton avec piment et oignons de la taille d’une soucoupe à thé, que nous payons 1000 CFA et que nous partageons à 2 !!! Si vous faites la conversion en euros, cela ne vous paraîtra pas cher, mais au Bénin c’est cher, ce plat se trouve avec un prix bien moins élevé si nous ne mangeons pas au bord de cette plage aménagée. Puis le meilleur vient : la baignade ! Des rouleaux hauts de 2 à 3 mètres dans une eau à 25 degrés minimum sous un soleil pas trop ardent car caché derrière les nuages : que demander de plus ? Vitale se baigne avec nous tout en restant au bord (niveau des genoux) ! Et après avoir bien insisté Thierry se joint à nous et une fois dans l’eau il est difficile de l’en sortir !!! (pour les non-initiés à qui la portée des points d’exclamation échapperait, Caro traduit : la grande majorité des Béninois (les non-pêcheurs !) ont peur de se baigner… Vitale assure qu’une fois que nous serons tous sortis de l’eau, les vagues se calmeront, les dieux retrouvant leur intimité !). Un moment vraiment agréable où les 6 compagnons ont profité au maximum de l’aprèm et du fait d’être ensemble.

Vitale et Thierry nous quittent à 17h et après 2h de baignade et quelques discussions sur la plage, nous décollons à 17h50 (à l’entrée il était écrit « à partir de 18h boisson obligatoire » !). Nous convainquons Elise et Léandre de rentrer à pied, par la « route » de l’aéroport qui longe la plage. Sur le chemin du retour, nous croisons plusieurs militaires qui nous repoussent du bord de la route vers les bâtiments. Après quelques minutes nous entendons des sirènes de police et voyons arriver une multitude de motos et voitures de police et de militaires, et de belles voitures portant les drapeaux béninois et d’autres pays… Première rencontre avec le président béninois (ou plutôt avec la voiture présidentielle) : assez impressionnant comme délégation !

Le soir nous mangeons dans une cafèt’ près de la case : spaghetti à la viande devant le match Angleterre/Etats-Unis (enfin, par intermittence, coupures de courant obligent !) : lorsque nous repartons à la case le score était 1 partout. Dessert fruité et passage alterné à la douche (entre le sel et le sable la douche s’impose !!!). Puis Vitale et Thierry reviennent et nous sortons à la buvette d’en face : tournée de Grande Béninoise pour tout le monde !!!

Passé minuit, de retour à la case, ce sont les au revoir avec Elise et Léandre qui repartent à Parakou tôt le lendemain, mais que nous reverront surement.

Une très bonne journée de week-end ! A refaire !!!

 Dimanche 13 Juin 

 Journée de repos et de travail entre coloriage, fiches patients… Bref, un dimanche quoi !

Lundi 14 Juin

Mathilde : Etant toute seule ce matin à la case, j’en profite pour monopoliser l’ordi et continuer mes fiches patients (bilan + rééducation + pistes rééducatives).

Puis à l’heure de mon départ pour le cabinet, Michel me propose de me déposer en moto. Un chauffeur personnel c’est la classe !!! Au cabinet, les patients n’affluent pas cet aprèm :

-         Sarah, que je prends en charge pour la première fois : je joue à un jeu de l’oie fabriqué ou les cases ne représentent que des mots contenant le son /ch/. Je l’aide à bien le prononcer en utilisant le geste Borel.

-         Lina, avec qui je fais un domino sur le thème des associations (exemple : avec la gomme, il faut accoler le crayon). Son manque de vocabulaire français est très important.

-         William, dont les progrès sont importants et rapides : je propose un loto avec 4 cartes sur les thèmes des moyens de transport, des fruits, des animaux et des objets. Il est maintenant dans la communication, nomme un certain nombre d’images spontanément et répète systématiquement lorsque je l’aide, voire même parfois désigne à nouveau une image pour que je lui redonne le nom. Puis exercice de graphisme pour entraîner sa main gauche : les traits droits sont difficiles à tracer et lorsqu’il veut relier il ne regarde jamais le point d’arrivée.

Les autres patients ne sont pas venus. Quelle après-midi !!!

Carole : Départ à 8h pour Porto-Novo, où Caroline et moi allons rendre visite au seul RBC de la ville.

Nous arrivons sous la pluie… Grand déluge !

Les étals du marché ont les pieds dans l’eau… et nous aussi ! Heureusement, la paillotte est sèche. Les « bonne arrivée » traditionnels nous accueillent.

En réalisant un état des lieux du matériel « orthophonique », il s’avère que le centre est bien pauvre… Quelques découpages de formes géométriques dans de la mousse, deux puzzles de bois, et une lettre en plastique ! Je laisse un jeu d’encastrement et des feuilles de graphisme, et Caroline ira au marché acheté quelques balles et de la ficelle +pinces à linge pour fabriquer un jeu de suspensions.

Nous guidons les mamans en groupe, puis de manière individuelle : comment tenir leur enfant entre leurs jambes pour assurer la position la plus réceptive aux stimulations oro-faciales, comment relaxer l’enfant spastique, tonifier l’enfant hypotone… Puis apprentissage des massages et SOF, avec le fameux miel. Ensuite, comptines pour favoriser l’éveil au langage, la conscience du corps (tonus et tenue du tête), et du schéma corporel. Jeu divers (tours, encastrement), et conseils pour la récupération d’objets du quotidien pouvant faire office de jeu d’éveil (cône de couturière pour encastrement, petite bouteille de possotomé à remplir de cailloux pour jeu d’écoute…).

Guidance sur l’importance primordiale du bain de langage. Et à la pause déjeuner, nous nous assurons de l’alimentation correcte de tous les enfants.

… le temps file vite ! Et la petite Caro s’endort sur ma cuisse. Trop chou.

Retour à Cotonou sous le soleil de 18h…

Mardi 15 Juin

Journée à La Chrysalide : peu d’enfants à La Chrysalide aujourd’hui

Mathilde : je prends en charge Gloria, comme tous les mardi matin. Les praxies sont meilleures, notamment au niveau des joues (plus dures quand gonflées) et de la langue (progrès au niveau des côtés mais ne peut toujours pas la monter). Puis Tata Jeanne nous rejoint pour un jeu sur /p/ et /t/ à la fois en expression (articulation) et en compréhension (lecture labiale, discrimination auditive et compréhension lexicale) : Gloria s’applique à bien prononcer et à bien répéter. Pour finir, elle lit un livre et j’essaie de ne pas regarder pour voir si je peux comprendre ce qu’elle lit. Sa lecture est très syllabée, mais cela lui permet de prendre le temps de bien articuler, et il y a une phrase entière que je réussis à comprendre sans lire ! Tata Jeanne est impressionnée par les progrès de Gloria, car durant l’année elle s’occupe plus souvent des petits.

 

L’après-midi, j’initie un jeu de groupe : un loto avec des planches représentant des animaux, des moyens de locomotion, des fruits, des objets du quotidien… Tous y participent avec plaisir, Gloria et Edith se félicitent mutuellement par une tape dans la main à chaque carte reçue, Olivia est très rapide pour trouver lorsque l’image est sur sa planche, bref une réussite ! Tata Jeanne traduit en fon pour ceux ne comprenant pas très bien le français mais même Edith reconnaît des mots en français. Tata Jeanne souhaite reprendre ce jeu (crée par nous, il faut le dire !) lors de la colonie annuelle, à laquelle nous ne pourrons y être car elle se déroule du 11 au 18 juillet. A quelques jours près…

Carole : Edith : J’étrenne une partie de mon matos ! nous commençons par de la déno d’images (18), avec appariement : bien ! Puis, elle veut absolument revenir sur le schéma corporel, fière de ce qu’elle a appris (aboto =épaule, adogo =ventre, negbé=dos, asa = jambe, asa mise = genou………..) : elle apprécie vraiment la planche dessinée par Mathilde. Ensuite nous abordons les verbes d’action : lueur d’émerveillement quand elle comprend « jouer » ! Puis, révisions des fruits et animaux. Nous reprenons les couleurs, mais Edith ne perçoit toujours pas ce que je veux lui faire passer. Nous faisons un peu de graphisme en copie : au départ, persévération sur le cercle, mais avec modèle kinesthésique d’abord, puis visuo-cinétique, Edith reprend la croix (en T). Le repassage au feutre sur chemin curviligne est échoué (toujours ces cercles !), ainsi que la logique d’appariement d’un animal avec son ombre. Par contre, le loto est bien réussi. Pour finir, encastrement (puzzle).

 Olivia : aujourd’hui, guidance et (in)formation de Jeanne. Comme La Chrysalide est en plein déménagement, nous ne retrouvons plus la petite table dans la salle où nous travaillons d’habitude : du coup, nous occupons le matelas posé au sol. Nous commençons  donc par le rituel des rythmes frappés dans les mains : il apparait bien vite évident que le changement de position de travail, plus la présence inhabituelle de tata Jeanne, perturbe Olivia. Déception pour moi, qui avait réussi à faire sortir la petite de sa coquille lors des deux dernières séances ! Je lui propose alors les bulles, pour la mettre en confiance. Une chance, bébé Jivarès arrive à ce moment-là, sur 4pattes, alors pourquoi ne pas faire ces bulles pour lui ? Interaction- communication :D. Mise à l’aise, Olivia s’investit dans le jeu de désignation… Et oui, elle désigne ! et apparie ! Et donne ! D’ailleurs, même Bébé Jivarès s’y met. Alors tour de rôle, qui me donne quoi ? 6 planches y passent, soient 36 vignettes, et Olivia ne s’arrêterait pas, tant elle est attirée par les images, penchant que j’avais déjà noté. Ensuite, passage au miroir… et là, patatras, Olivia se recroqueville : aucune praxie. Même pas gonflé les joues ! Ni le bisou… alors, de là, aucun /p/. Désespoir d’orthophoniste… J’explique à Tata Jeanne les principes de la DNP et lui enseigne les mouvements. Comme Olivia rentre obstinément les épaules (sauf pour le /r/ où elle éclate de rire sous les « chatouilles » dans le cou :ouf !), j’introduis les comptines. Et devinez laquelle, qui se prête bien à l’appui de la DNP ?

Ta-pent ta-pent pe-ti-tes mains

Rou-le rou-le jo-li mou-lin

Na-ge na-ge pe-tit poi-sson

Vo-le vo-le jo-li pa-p-illon

Et jo-li pa-pi-llon

Oui ! Et devinez pour qui ? pour Bébé Jivarès ! ça, elle adore. De là, un peu de jeu symbolique (avec explication à Jeanne de l’importance de celui-ci pour l’émergence du langage…). Deux planches de graphisme (hourra pour la plastification ! on peut utiliser indéfiniment les fiches…). Fin avec un petit livre. Tata Jeanne est très enthousiasmée par les perspectives que je lui apporte pour Olivia, elle est persuadée que cette dernière appréciera grandement la DNP.

Kenny : avec lui, un petit quart d’heure avant qu’il n’aille manger : encastrement (accepter le partage), bain de langage avec un peu de DNP, essai de rythme en imitation. Petit toujours très souriant, c’est un plaisir !

Au cabinet :

M. Konate : Habituel temps de relaxation, puis exercice de diction à partir de la lecture : /ch/ -/j/ - /s/-/z/, avec travail de l’auto-écoute. M.Konate lit lentement pour bien se concentrer sur ses points d’articulation, ce qui n’empêche quelques « accidents » de transformation du /s/ en /ch/ (chachez chasser) ou du /j/ en /z/ (z’egzize=j’exige). M.Konate fait ses mêmes exercices chez lui tous les matins après la prière, devant miroir et avec micro : nous l’encourageons à les exécuter également en présence d’un tiers.

Francky : Comme toujours, nous débutons la séance par un temps de relaxation : Francky a le front barré d’un pli, et de petits mouvements syncinésiques de mains et de doigts. Après le temps de respiration, je demande à Francky de se mettre dans la peau d’un présentateur de journal, et de parler d’un grand évènement qui se déroule actuellement. La coupe du monde de football ! Comme il ne sait pas s’organiser, je lui demande d’écouter et de mémoriser un ensemble de questions que je lui soumets, pour ensuite les reprendre dans sa présentation, ce qu’il fait de manière honorable. Je lui demande ensuite de reprendre l’ensemble, sans cette fois l’appui de mes questions : il ajoute même de nouveaux éléments ! Après cela, je lui demande de raconter un évènement particulier survenu dans sa semaine : il a entendu une émission radio sur le bégaiement, présentée par un bègue. Cette information débouche sur un nouvel exercice : s’il était dans cette situation de présentation du bégaiement, comment décrirait-il le bégaiement, quels conseils donnerait-il, comment décrirait-il ce qui peut se faire en orthophonie ? Francky a beaucoup de difficulté à oser parler autour du bégaiement : débit ralenti, cherche longtemps ses mots, tremblements des mains qu’il porte au visage. Alors je décide de terminer la séance avec quelque chose qui le mette à l’aise : je lui demande de me parler de ses goûts musicaux, de ce qu’il joue… Ce thème sera repris la prochaine fois (exposé).

Kamal : Nous commençons par des HEI : bien ! Kamal reprend les déterminants. Puis, à partir des pièces du jeu Logix, algorithmes de couleurs (alternance 2 puis 3) : ne comprend pas immédiatement, mais réalise finalement bien l’exercice, guidé. Ensuite, mémorisation spatiale à partir des jetons, placés sur une grille (2jetons, puis 3). Enfin, nous abordons les notions de sur/sous /dans/dedans, toujours en manipulation de jetons.

En sortant du cabinet, toujours les mêmes salutations avec la petite famille habitant là...

 

Mercredi 16 juin

Quel orage cette nuit !

Carole : Grande piscine à l’arrivée au RBC ! Et grande question… les mamans amèneront-elles leurs enfants ? …. Mais oui !

Gédéon : déjà vu pour une guidance parentale, et sous la paillotte, ce petit de 3ans, IMC suite à un ictère néonatal, présente un retard staturo-pondéral, associé un déficit de la tenue de tête, une hypotonie axiale, et hypertonie distale (prédominance supérieure). Il a tendance à porter systématiquement ses mains à ses yeux (Maman, offre lui un collier où tu accroches un petit objet qui fait du bruit, 100F chez le chinois, pour qu’il ait envie d’aller « voir ailleurs » !). Après les stimulations oro-faciales (et quelques massages des articulations pour détendre les épaules et amener l’enfant à poser ses mains sur son ventre, pour me permettre de travailler sa zone oro-faciale en toute liberté), je travaille le suivi oculaire avec les bulles.

Puis, stimulations langagières grâce à Chéko -le-perroquet-tout doux-et plein de belles couleurs.

Comme Gédéon est tendu, nous le relaxons dans le hamac, en chantant, tenez-vous bien :

Ton-ton-ba ton bâ-ton

Ton-ton-ba ton bâ-ton

Si un oi-seau à pa-sse-r i-ci

Je vais le tu-er avec ton bâ-ton

Ton-ton-ba ton bâ-ton…

Mais l’air est si calme !

Aïcha : 4ans, IMC spastique, sans langage. Comme l’enfant est bloquée dans son asymétrie (réflexe tonique asymétrique de cou), nous commençons par les bulles et une stimulation langagière avec Chéko, pour l’amener à changer de position (passer de la tête orientée à droite, vers la gauche), par l’intermédiaire du suivi oculaire et de l’attirance auditive. Puis SOF : Aïcha accroche le regard, et se concentre sur ses sensations internes de manière impressionnante. Sa langue ne va pas très loin, et la petite souffre de mouvements spastiques d’ouverture de bouche. Hamac pour la relaxer, puis comptines, schéma corporel (tête) en touchant avec sa main.

Caroline (petite Caro) : 2ans1/2. Vue de nombreuses fois sous la paillotte. SOF, stimulations langagières, tour (et badaboum ! ). Quelques lallations, et ébauche d’un « au revoir » !

Puis, je finis de découper les bonhommes de conscience du schéma corporel que j’ai dessiné et plastifié. Par la suite, Caroline et moi préparons les séances à venir d’Axelle, à partir du livre que j’ai apporté (la 42^e sœur de Bébert), et des questions sur les deux premiers chapitres auxquelles j’ai réfléchi.

Axelle : Nous terminons le texte d’Oyo l’enfant-roi. Puis nous abordons la notion de « plus que »/ « moins que », avec meilleur/pire. Enfin, chacune pioche une lettre, et trouve un mot qui commence par celle-ci. A partir des 3 mots, une phrase est créée. Je donne le livre à Axelle pour qu’elle lise le premier chapitre pour la prochaine fois.

Jeudi 17 juin

Journée rapport de stage, matos, courses et couturière…

Vendredi 18 juin

Mathilde : Une nouvelle matinée RBC, et cette fois-ci au Cotonou 4 ! Arrivée à 9h sur les lieux où nous sommes accueillies par… la couturière ! Le centre est ouvert mais aucun parent ni responsable.

Après 1h à 1h30 de discussion avec Caroline, voilà Alfred qui arrive ! Nous testons avec lui la planche représentant le coq du jeu d’encastrement Nous allons pouvoir tester avec lui la nouvelle planche. En fait, la dernière fois, nous avions représenté le jeu d’encastrement en forme de coq sur une feuille et Miracle, la fille de Suzanne la volontaire du centre, l’avait colorié. Aujourd’hui je l’ai ramené plastifié dans le but que l’enfant s’aide de la planche pour reconstituer le coq. Eh bien malheureusement ça n’aide pas beaucoup Alfredo ! Caroline lui montre la partie du coq qu’il doit prendre, et il choisit la bonne. Mais il ne la place pas au bon endroit, et une fois la place trouvée, il lui est difficile de l’emboîter avec une autre pièce.

Ensuite, Caroline lui propose un exercice d’appariement formes et couleurs : 5 formes et 3 couleurs différentes sont proposés, le tout en double exemplaire. Alfredo doit associer les bonnes formes avec la bonne couleur ensemble. Dès la deuxième pièce, Caroline lui présente une forme sur le côté ou au-dessus de lui ou même à côté de ses yeux, afin d’attirer le regard d’Alfredo, qui lorsqu’on le regarde baisse les yeux (alors que dès qu’il se passe quelque chose autour de lui qui ne le concerne pas il est très observateur !). J’ai même pu prendre en vidéo cet exercice (consignes en fon !).

 

Puis afin de stimuler son regard, nous avons placé Alfredo au centre de la pièce. Caroline avec une maracas et moi avec un tam-tam tournons autour de lui et l’une de nous (quand elle est sur le côté ou derrière lui) joue l’instrument. Mais Alfredo refuse le plus souvent de se retourner vers le son, même s’il désigne avec sa main la source, il faut vraiment insister pour capter son regard. Pour le dernier essai, Caroline sort dehors et se cache derrière le mur : eh bien il presque fallu que je le prenne par la main pour qu’il vienne jusqu’à elle ! Après, nous faisons le même exercice mais cette fois-ci en lui bandant les yeux. Caroline l’accompagne et lui baisse souvent son bandeau (tricheur !), mais il ne se dirige pas toujours dans la bonne direction.

Anselme arrive vers 11h. Placé dans un « fauteuil », nous essayons aussi de stimuler son regard avec des bulles de savon soufflées par Alfredo, qui apprécie beaucoup, mais le regard est peu souvent levé. Les jeux d’encastrement sont difficiles (il ne prend pas les pièces) : heureusement qu’Alfredo est là pour placer toutes les pièces en un temps record ! Nous prenons le temps de discuter avec le père d’Anselme sur la vie à la maison, sur la façon de s’en occuper…

Enfin à 11h35 arrive Dani, le petit que j’avais pris en charge la dernière fois. Et pour la première j’expérimente le hamac, tant mentionné par Carole ! Il remporte un grand succès auprès de Dani, qui rigole comme jamais (Marianne la responsable du centre s’étonne de l’entendre ainsi).Puis stimulations oro-faciales avec une langue qui sort loin sur le menton, mais pas sur les côtés. Et quand je rentre dans la bouche, clac ! Les célèbres mâchoires de Dani qui grincent ! La pipette écrasé, c’est beaucoup moins agréable dans la bouche, mais au moins les rares fois où je réussi à introduire la pipette et à stimuler les côtés de la langue, celle-ci se retourne vers le côté.

Puis petit guili sur le corps « c’est la p’tite bête qui monte », ce qui le fait bien rire. Puis Caroline chante des chansons dont Carole m’avait parlé, mais je ne suis pas assez doué pour les retenir en ne les entendant qu’une seule fois ! A 12h15, ce sont les adieux avec Marianne et le RBC Cotonou 4 ! Sniff, la fin commence…

L’après-midi, je rentre à la case et bosse mon rapport de stage.

Carole : Nous commençons par le bilan d’Houda, 3ans, sourde de l’oreille gauche, et sans autre langage qu’un babillage constant (jargon ?).

Karline :  je lui propose des praxies sur imitations, et de là de la phonation (/ou/-/i/-oui/, /l/-/la/, /p/-/pa/). Puis ce sont des jeux de souffle (ballon de baudruche à gonfler, petite balle à déplacer). Je conseille à la mère de poursuivre ses exercices à la maison, (sans s’acharner sur l’enfant), avec ceux du sifflet, de la paille, de la bougie… Et nous finissons par le coloriage.

Autre bilan : Tiburce, 10ans 1/2, entend parfaitement, mais ne dit que « maman » et les noms de ses tante et dada, refusant catégoriquement de prononcer « papa » ! Plus quelques mots propres à lui-même. Réanimé à la naissance, une forte fièvre à 8mois qui remplace son « 4pattes » par le « tiré sur les fesses ».

M. Akinocho : toujours un plaisir de travailler avec ce vieux monsieur ! Ancien cardiologue, rappelons-le… et très difficile pour lui de situer son épaule, de nommer ses oreilles… d’évoquer ce qui se mange… A dureté de l’AVC.  Donc, évocation orale : parties du corps ; animaux à poils, à plumes, à peau ; plats, boissons, fruits. Meilleure efficacité de l’ébauche orale.

Alessandro : nous commençons par des histoires en images de Temporel (4séries de 3images, puis une série de 4images) : bien ! Alessandro reprend bien les nuances prépositionnelles et pronominales que j’apporte, et accepte même de répéter les séries ! Puis, Logix, planches 1 et 2, où il doit placer des formes géométriques de couleurs différentes dans un quadrillage vierge, selon un « semi-modèle » (cases grisées là où doit être la pièce). Deux planches juste ; Monsieur se lasse vite ! Nous terminons donc par de la déno et de l’évocation catégorielle à partir d’images (animaux et moyens de transport).

Jean-Daniel: 4séries d’HEI, phrases non complètes, mais l’élément prégnant est présent. Puis, déno/désignation  des formes géométriques (très bien), et des couleurs (catastrophique : le bleu prédomine sur tout : noir, vert et rouge).

Sia : Course à l’apprentissage, métaphonologie : Sia évoque vraiment bien ! Puis, résolution de 10 problèmes (addition, multiplication, division) : de l’amélioration.

Nous nous retrouvons le soir dans notre von, pour faire des photocopies et acheter des légumes. Nous avons le plaisir de retrouver maman Rosemonde, qui comme toujours est ravi e nous voir et nous diminue encore les prix ! Elle est trop gentille ! Et alors que nous choisissions nos fruits, nous sommes abordés par un homme que nous avions vu à la cafèt’ où nous avions mangé la veille. Il nous dit que la serveuse nous cherche car elle nous doit de l’argent ! Etonnées nous passons la voir et elle nous annonce que comme c’était la première fois qu’elle faisait ce plat, elle n’avait pas encore fixé le prix, donc au lieu de 1500 le plat, nous payons 1200 ! Nous n’en revenons pas ! Ah ce ne serait pas dans un resto français qu’on viendrait nous chercher pour nous rendre de l’argent ! Le soir dîner sur la terrasse en discutant d’Harry Potter avec Abel, qui lit le premier (mais a déjà vu le film) et a le deuxième tome ainsi que le DVD du deuxième film. Il nous demande si l’elfe existe, puis l’école des sorciers, une baguette magique… c’est compliqué pour lui de comprendre qu’on peut faire toutes ces choses avec un ordinateur , alors il doute même des personnages interprétés par des acteurs !

                Bon il n’est pas si tard mais il va falloir qu’on aille se coucher, car demain lever… 5h !!!